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COLLOQUE INTERNATIONAL organisé par la filière cinéma du Master en Arts du Spectacle de l’Université Libre de Bruxelles en collaboration avec la Cinémathèque Royale de Belgique.

Dates & Lieux : 24-27 Novembre 2009, Université Libre de Bruxelles, Cinémathèque Royale de Belgique

Langue : bilingue français-anglais

 

 

Revisité depuis les années 70 par des études anglo-saxonnes très diversifiées, s’étendant de perspectives auteuristes ou de sous-genre à des lectures féministes, en passant par des études diachroniques, le genre mélodramatique ne s’illustre que de façon très parcellaire dans le champs des recherches francophones.  Les études sur les composantes thématiques du genre y priment, délaissant la construction stylistique du genre en dépit de quelques initiatives isolées. Cette situation dépend en grande partie de préconceptions sur le genre mais aussi de l’absence d’une définition cohérente de ce dernier.

 

Méprisé, minimisé, expédié, le genre souffre en effet, depuis ses débuts cinématographiques, de son utilisation péjorative qui restreint le « mode mélodramatique » à celui qui manipule les émotions du public et n’offre qu’une représentation pauvre mais excessive sur le plan esthétique. Mais le problème s’étend également aux multiples, et parfois contradictoires, utilisations du mot. On constate ainsi un véritable gouffre sémantique entre les premières acceptions du terme, alliant grand spectacle et sensation, affrontement d’entités morales et rhétorique basée sur les figures de l’excès, et celles plus tardives, mettant l’accent sur la psychologie du sacrifice et du pathos. La confusion joue également sur le fait que le terme peut inclure tout à la fois l’effet produit sur les spectateurs et les moyens mis en œuvre pour parvenir à ce résultat. De plus, si les sources du Mélodrame Classique théâtral sont restreintes et définies, celles du Mélodrame filmique sont par contre fort diversifiées selon les différents théoriciens qui les attribuent aussi bien à la tragédie grecque qu’au roman bourgeois sentimental, à l’opéra italien ou encore au Mélodrame théâtral victorien.

 

La place du mélodrame dans les publications, les colloques et les festivals actuels ne semble  par ailleurs pas permettre à de nouvelles pistes de se développer ; une perspective basée sur des études et des rétrospectives presque exclusivement monographiques y est la plupart du temps privilégiée. Par ailleurs, lorsqu’il est finalement abordé, le mélodrame est envisagé selon des approches très restreintes, notamment celle de réalisateurs emblématiques du genre.  Le but de ce colloque international est d’ouvrir le champ vers de nouvelles perspectives historiques tout en revisitant les plus valables, mais aussi de recalibrer les pistes de la théorie vers des domaines porteurs tels que les théories cognitives des émotions, les investigations philosophiques sur la souffrance et le pathos, l’ouverture du champs aux dimensions mythiques du genre, etc.

 

Ces nouvelles pistes devront s’envisager dans l’idée d’une redéfinition systématique des topoï du genre et d’un rapport privilégié avec une dimension pluri-artistique afin éviter les raccourcis et les stéréotypes ; si les pistes littéraires et théâtrales ont souvent été le lieu d’études et de recherches, celles de l’opéra, de la musique, de la peinture et d’autres formes artistiques ont été délaissées malgré leur pertinence. De plus, dans un refus de s’articuler uniquement sur une dimension historique, voire passéiste, il s’agira d’établir les enjeux contemporains du genre mélodramatique dans d’autres formats - télévision, danse, installations, multimédias, etc. -  mais aussi dans la représentation contemporaine du genre au cinéma en permettant de revisiter sous cet angle particulier certains films contemporains rattachés à d’autres genres ou sous-genres.

 

Propositions de contributions

1. Perspective diachronique  et revisitation historique

·          Terminologie : reconsidérer le genre mélodramatique pour ce qu’il est et non pour ce qu’il est devenu ; dépasser les utilisations péjoratives du terme

·          Théorie : effectuer un panorama des études théoriques sur le mélodrame déjà utilisées et y démasquer les impasses éventuelles

·          Nouvelles perspectives : élargissement du champ et établissement de nouvelles perspectives par rapport aux ouvrages déjà publiés sur le sujet : éviter ainsi, dans la mesure du possible, les études sur des auteurs déjà abondamment étudiés comme Douglas Sirk, Frank Borzage, etc

 

2. Approche transculturelle/ethnographique

·          Décloisonnement des frontières géographiques : dépasser le cadre de l’Europe et des USA comme seules bases à l’exégèse, envisager l’étude de cas (productions, auteurs, films) d’autres continents (Asie, Amérique latine, etc.) où l’exégèse est beaucoup moins accessible.

·          Caractéristiques nationales : y a-t-il des caractéristiques nationales récurrentes en rapport avec le genre ou peut-on dégager un style commun ? (i.e., y a-t-il un style hollywoodien/européen ?)

·          Revisitation & extensions contemporaines: question de la représentation actuelle du mélodrame, revisitation de certains films contemporains rattachés à d’autres genres ou sous-genres.

 

3. Approche pluridisciplinaire

·          Liens et rapports avec les autres arts (scène, opéra, littérature, chorégraphie…) : opportunité d’une redéfinition systématique des topoï du genre et d’un rapport privilégié avec une dimension pluri artistique afin d’éviter les raccourcis et les stéréotypes, mais aussi ouvrir, au-delà des renvois au théâtre et à la littérature, à de nouvelles synergies avec l’opéra, la musique ou encore la peinture

·          Liens et rapports avec les autres médias & formats (télévision, installations, multimédias, etc.) : établir les enjeux contemporains du genre mélodramatique dans d’autres formats

 

4. Réception

·          Perspectives théoriques : ouverture du champ d’étude vers la théorie cognitive des émotions, l’investigation philosophique du pathos, la dimension mythique du genre, etc.

·          Impact sur la réception spectatorielle : Quel est l’impact sur la réception spectatorielle du passage entre le High et le Low Melodrama ? Comment peut-on redéfinir la réception spectatorielle selon la catégorie de mélodrame ? Parallèlement, il s’agira de s’interroger sur les idées reçues vis-à-vis du spectateur de mélodrames et le tort causé par une certaine critique non anglo-saxonne (réception est fonction du type d’émotivité qu’elle déclenche)

 

Remarque générale

Chaque sous-catégorie accepte des études de champ ainsi que des études d’auteur, de périodes ou de films en particulier.

 

Les communications

Les communications se feront sur une base de 20 minutes, extraits de films, diapositives ou autre support visuel compris. Toute proposition de communication devra être transmise, en français ou en anglais, avant le 1/5/2008 et devra comprendre : un titre provisoire, un résumé d’environ 1500 signes, un titre, fonction et ancrage institutionnel (adresse, e-mail, téléphone), un bref curriculum vitae (env. 100 mots)

Les propositions de communication ainsi que toutes questions supplémentaires sont à soumettre à l’adresse e-mail suivante : melocoll2009@gmail.com.

La participation au colloque sera confirmée aux participants au plus tard le 1/7/2008.

 

Comité d’organisation du colloque

Dominique Nasta (Professeure, Université Libre de Bruxelles)

Muriel Andrin (Maître de conférences, Université Libre de Bruxelles)

Gabrielle Claes (Conservateur, Cinémathèque Royale de Belgique)

Freddy Malonda y Sanz (Service de culture cinématographique, Cinémathèque Royale de Belgique)

 



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