PRESENTATION DE LA PROGRAMMATION A
LA CINEMATEK
Méprisé, minimisé, expédié, le mélodrame cinématographique
souffre, depuis ses débuts, de son utilisation péjorative limitant le mode mélodramatique à une manipulation
des émotions du public et n’offrant qu’une représentation pauvre mais excessive
sur le plan esthétique. Outre les problèmes de reconnaissance, de lisibilité ou
de corpus, le mélodrame est toujours confronté à des impasses théoriques. La
nécessité de le redéfinir pour ce qu’il est et non pour ce qu’il est devenu au
fil des ans, apparaît comme une évidence. Le but du premier colloque
international, « Le mélodrame revu et corrigé » organisé par
l’Université Libre de Bruxelles en partenariat avec la Cinematek
du 24 au 27 Novembre 2009, est ainsi d’ouvrir le champ vers de nouvelles
perspectives historiques, thématiques et stylistiques. Ces pistes doivent
s’envisager dans l’idée d’une redéfinition systématique des caractéristiques du
genre et d’un rapport privilégié avec une dimension pluri-artistique afin
d’éviter les stéréotypes. Dans un refus d’articuler la réflexion uniquement sur
une dimension historique, voire passéiste, il s’agit aussi d’établir les enjeux
du genre mélodramatique au sein d’autres formats, notamment la télévision. La
représentation contemporaine du mélodrame au cinéma permet de revisiter
certains films actuels rattachés à d’autres genres ou sous-genres.
Les films repris dans le cadre de cette
programmation, en lien direct avec les communications du colloque, seront à
chaque fois introduits par des spécialistes du domaine.
Dominique Nasta &
Muriel Andrin
(Université Libre de Bruxelles)
PROGRAMMATION
MARDI 24 NOVEMBRE 2009, 19H00, SALLE LEDOUX
La statua di carne (Mario Almirante, 1921)
– Un conte tombe amoureux d’une femme qui ressemble à sa fiancée décédée. Un
mélodrame italien à la fois réaliste et hyperbolique, aux accents de
Bruges-la-morte, mettant en scène Italia Almirante-Manzini dans un double
rôle. Une restauration de la Cinémathèque Royale de Belgique.
MERCREDI 25 NOVEMBRE 2009, 18H30, SALLE PLATEAU
Civilization (Reginald Barker & Thomas Ince, 1916) –
Mélodrame pacifiste, mystique et allégorique de la Triangle, inspiré du torpillage
du Lusitania. Un commandant d’un sous-marin sabordé est sauvé par le Christ,
qui lui ouvre les yeux sur les ravages
de la guerre. Présenté par Marc Vernet (Université de Paris VII)
MERCREDI 25 NOVEMBRE 2009, 20H30, SALLE PLATEAU
Kean (Alexandre Volkoff, 1924) – Un comédien au
sommet de sa carrière tombe amoureux d’une comtesse qui le nargue avec son
rival. ‘Désordre et génie’ incarnés par la personnalité charismatique d’Ivan Mosjoukine.
Présenté par Natacha Noussinova (Institut de recherches sur le cinéma, Moscou)
JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, 19H00, SALLE LEDOUX
Les sœurs de Gion (Kenji Mizogushi, 1936)
- Au cœur d’un quartier populaire de Kyoto, deux sœurs geishas, l’une
sacrificielle et l’autre vengeresse. Un mélodrame lyrique et réaliste, où l’un
individu est déterminé par son milieu.
Présenté par Jean-Loup
Bourget (Ecole Nationale Supérieure, Paris)
JEUDI 26 NOVEMBRE 2009, 20H30, SALLE LEDOUX
Mother India (Mehboob Kahn, 1957) – Le parcours d’une femme, de son
mariage à la mort de son fils, survivant dans l’honneur malgré toutes les
injustices. Remake de Aurat tourné par Kahn en 1940 et quintessence du
mélodrame bollywoodien. Présenté par Gayatri Chatterjee (Film & TV
Institute of India)
VENDREDI 27 NOVEMBRE 2009, 19H00, SALLE LEDOUX
L’aventurera (Alberto Gout, 1950) – Joyau du cabaretera mexicain, genre limitrophe entre musique,
mélodrame et film noir. Ninon Sevilla, spécialiste de la rumba cubaine, devient
danseuse à sensations au gré d’un parcours à rebondissements.
Présenté par Julie
Amiot-Guillouet (Université de Lyon)
VENDREDI 27 NOVEMBRE 2009, 21H00, SALLE LEDOUX
Old
Boy (Park Chang-wook,
2003) – Deuxième volet de la trilogie de la vengeance de Park Chang-wook : un homme séquestré pendant 15 ans puis relâché
sans explications, cherche à se venger. Un mélodrame oscillant de façon
grandiose entre violence graphique et téléologie émotionnelle.
Présenté par Philippe Ortoli (Université de Corse)